jeudi 25 juin 2015

Analyse de la chanson de Renaud Séchan "Hexagone"


Texte de la chanson « Hexagone » :

 

Ils s'embrassent au mois de Janvier,

Car une nouvelle année commence,

Mais depuis des éternités

L'a pas tell'ment changé la France.

Passent les jours et les semaines,

Y'a qu'le décor qui évolue,

La mentalité est la même :

Tous des tocards, tous des faux culs.

 

Ils sont pas lourds, en février,

À se souvenir de Charonne,

Des matraqueurs assermentés

Qui fignolèrent leur besogne,

La France est un pays de flics,

À tous les coins d'rue y'en a 100,

Pour faire règner l'ordre public

Ils assassinent impunément.

 

Quand on exécute au mois d'mars,

De l'autr' côté des Pyrénées,

Un arnachiste du Pays basque,

Pour lui apprendre à s'révolter,

Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent

De cette immonde mise à mort,

Mais ils oublient qu'la guillotine

Chez nous aussi fonctionne encore.

 

Etre né sous l'signe de l'hexagone,

C'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,

Et le roi des cons, sur son trône,

J'parierai pas qu'il est all'mand.

 

On leur a dit, au mois d'avril,

À la télé, dans les journaux,

De pas se découvrir d'un fil,

Que l'printemps c'était pour bientôt,

Les vieux principes du seizième siècle,

Et les vieilles traditions débiles,

Ils les appliquent tous à la lettre,

Y m'font pitié ces imbéciles.

 

Ils se souviennent, au mois de mai,

D'un sang qui coula rouge et noir,

D'une révolution manquée

Qui faillit renverser l'Histoire,

J'me souviens surtout d'ces moutons,

Effrayés par la Liberté,

S'en allant voter par millions

Pour l'ordre et la sécurité.

 

Ils commémorent au mois de juin

Un débarquement d'Normandie,

Ils pensent au brave soldat ricain

Qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,

Ils oublient qu'à l'abri des bombes,

Les Francais criaient "Vive Pétain",

Qu'ils étaient bien planqués à Londres,

Qu'y'avait pas beaucoup d'Jean Moulin.

 

Etre né sous l'signe de l'hexagone,

C'est pas la gloire, en vérité,

Et le roi des cons, sur son trône,

Me dites pas qu'il est portugais.

 

Ils font la fête au mois d'juillet,

En souv'nir d'une révolution,

Qui n'a jamais éliminé

La misère et l'exploitation,

Ils s'abreuvent de bals populaires,

D'feux d'artifice et de flonflons,

Ils pensent oublier dans la bière

Qu'ils sont gourvernés comme des pions.

 

Au mois d'août c'est la liberté,

Après une longue année d'usine,

Ils crient : "Vive les congés payés",

Ils oublient un peu la machine,

En Espagne, en Grèce ou en France,

Ils vont polluer toutes les plages,

Et par leur unique présence,

Abimer tous les paysages.

 

Lorsqu'en septembre on assassine,

Un peuple et une liberté,

Au coeur de l'Amérique latine,

Ils sont pas nombreux à gueuler,

Un ambassadeur se ramène,

Bras ouverts il est accueilli,

Le fascisme c'est la gangrène

À Santiago comme à Paris.

 

Etre né sous l'signe de l'hexagone,

C'est vraiment pas une sinécure,

Et le roi des cons, sur son trône,

Il est francais, ça j'en suis sûr.

 

Finies les vendanges en octobre,

Le raisin fermente en tonneaux,

Ils sont très fiers de leurs vignobles,

Leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux",

Ils exportent le sang de la terre

Un peu partout à l'étranger,

Leur pinard et leur camenbert

C'est leur seule gloire à ces tarrés.

 

En Novembre, au salon d'l'auto,

Ils vont admirer par milliers

L'dernier modèle de chez Peugeot,

Qu'ils pourront jamais se payer,

La bagnole, la télé, l'tiercé,

C'est l'opium du peuple de France,

Lui supprimer c'est le tuer,

C'est une drogue à accoutumance.

 

En décembre c'est l'apothéose,

La grande bouffe et les p'tits cadeaux,

Ils sont toujours aussi moroses,

Mais y'a d'la joie dans les ghettos,

La Terre peut s'arrêter d'tourner,

Ils rat'ront pas leur réveillon;

Moi j'voudrais tous les voir crever,

Étouffés de dinde aux marrons.

 

Etre né sous l'signe de l'hexagone,

On peut pas dire qu'ca soit bandant

Si l'roi des cons perdait son trône,

Y'aurait 50 millions de prétendants.

 
Elle est sortie en 1975 dans l’album : « Amoureux de Paname ». La chanson rapporte tous les maux des Français mois par mois. Chaque mois met en avant un évènement peu favorable aux Français et dis d’une façon ironique et sarcastique. Renaud a voulu montrer que la France n’est pas un pays si évolué que ça. Il changera de nombreuses fois certaines paroles pour pouvoir la chanter en toute liberté et sans problème.

 

   §  Janvier : les fêtes du Nouvel An dans un pays qui ne change pas et garde toujours le même décor sans aucune réelle évolution.

§  Février : il dénonce le pouvoir donné aux policiers qui sillonnent le France et prend l’exemple de Charonne.

§  Mars : il fait une comparaison entre la France et l’Espagne où deux militants du MIL ont été exécutés le 2 mars 1974.

§  Avril : il démontre le coté traditionnel des Français et leurs manies de suivre de nombreux dictons populaires comme « ne te découvre pas d’un fil.

§  Mai : il raconte comment la droite a pu accéder au pouvoir à cause de la peur du peuple face à une réelle liberté en Mai 68.

§  Juin : il parle du débarquement de Normandie et des Américains mort au combat. Ainsi que du fait que de nombreux Français étaient encore pour Pétain.

§  Juillet : révolution française qui n’a malheureusement toujours pas éliminé la misère et l’exploitation.

§  Août : le fait que tous les Français partent profiter d’autres pays lors de leurs vacances ce qui fait qu’on peut trouver des Français partout et qu’il gâche d’une certaine manière les endroits qu’ils polluent par leur présence.

§  Septembre : il raconte le coup d’Etat de Pinochet et la réaction des Français.

§  Octobre : il prend comme exemple le vin et le fromage qui sont les symboles de la France et qui les représentent d’une certaine façon.

§  Novembre : il dénonce le fait que le salon de l’auto sert à faire rêver le consommateur qui ne pourra jamais se payer le modèle de voiture mais ça leur donne assez d’espoir pour continuer à travailler en vue de s’acheter un jour un de ces petits bijoux de la technologie.

§  Décembre : il parle du réveillon de Noël et de l’égoïsme des Français qui même avec des cadeaux et un bon repas ne sont toujours pas contents et en veulent encore plus ainsi que du fait que rien ne pourra les empêcher de fêter dans ce pays qui ne change pas.

§  Les refrains : il montre que seuls les Français sont responsables de ce qui se passe et qu’ils ne changent pas.

 

 

 

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